La communauté de communes du Haut-Pays du Montreuillois (Pas-de-Calais, 49 communes, 16.000 habitants) développe depuis 2001 une politique de production d’énergie renouvelable, notamment à partir de l’éolien, et est labellisée "territoire à énergie positive pour la croissance verte". En 2016, elle lance une étude sur le potentiel photovoltaïque de ses toits afin d’en mesurer les capacités de production et d’autoconsommation de cette électricité dans ses bâtiments.
Le projet, mis en service en juin 2018, est rendu possible par la loi du 24 févier 2017 (voir encadré) et son décret d'application du 28 avril 2017.
Potentiel de 228 kWc, dont 33 kWc en autoconsommation collective
L’étude préconise l’installation de panneaux photovoltaïques sur quatre toitures : cybercentre, crèche, déchetterie et salle de sport, situées sur les communes de Fruges et Preures, soit une surface totale de 1.300 m². La puissance cumulée est de 228 kWc (voir encadré). Il est décidé de dédier l’une des toitures à l’expérimentation d’autoconsommation collective : pour une puissance de 33 kWc, la toiture du cybercentre alimente outre le bâtiment lui-même, une crèche voisine et une maison de santé pluridisciplinaire situées à quelques centaines de mètres. Cette opération d’autoconsommation collective est située sur la commune de Fruges sur un réseau basse tension.
S’appuyer sur le réseau public de distribution d’électricité
"Les bâtiments les plus producteurs ne sont pas nécessairement les plus consommateurs. Nous pensions à l'origine créer des micro-réseaux et les relier entre eux en passant sur des parcelles nous appartenant, explique le directeur adjoint du service technique, aménagement et environnement Julien Lozinguez. Finalement, Enedis, en charge du raccordement, nous a permis d'utiliser le réseau public de distribution." Pour réduire les coûts, les services techniques de la collectivité réalisent quelques travaux préparatoires (tranchées, passages de gaines, etc.).
Répartition en temps réel grâce aux compteurs communicants
Le système repose sur des compteurs communicants qui suivent en temps réel la courbe de production et les courbes de charge, afin de gérer la répartition entre les bâtiments bénéficiaires. "Enedis nous garantit l’alimentation en électricité en cas de production insuffisante, précise le directeur adjoint. À l’inverse, si les besoins énergétiques des trois bâtiments sont inférieurs à la production, l’excédent est valorisé dans un contrat de vente sur le réseau auprès du fournisseur Enercoop." C'est également Enercoop – fournisseur d'électricité d'origine renouvelable - qui achète la production des trois autres toitures.
Double accompagnement et une aide à l’investissement
Enedis a accompagné la communauté de communes pour rédiger la convention d’autoconsommation collective. "La rédaction a été relativement simple, puisque la communauté de communes est propriétaire du bâtiment producteur, et aussi le consommateur final. Dans le cas de consommateurs multiples, cette convention peut s’avérer complexe. Nous nous sommes aussi fortement appuyés sur l’expertise du bureau d’études Cohérence Énergies qui avait réalisé l'étude de faisabilité."
L’investissement total s’élève à 270.000€HT pour les quatre toitures (hors désamiantage). Il est subventionné à 80% par la convention Territoire à énergie positive pour la croissance verte. Cette aide améliore le temps de retour sur investissement. Le coût de production photovoltaïque sur 20 ans est ainsi de 19,1€/MWh au lieu de 68,2€/MWh.
Extension prévue sur deux autres bâtiments producteurs pour cinq consommateurs supplémentaires
L’assouplissement de la loi (voir encadré) va permettre à l'intercommunalité d’intégrer au système d’autoconsommation collective deux autres bâtiments producteurs - la déchetterie et la salle de sport -, et cinq consommateurs supplémentaires : l’hôtel communautaire, les services techniques, une deuxième salle de sport, la maison de la solidarité et une borne de recharge publique pour véhicule électrique.
Produire et consommer sa propre électricité est plus facile depuis la loi du 24 février 2017, qui lui a donné un cadre juridique fiable
La loi du 24 février 2017 permettant à des consommateurs et producteurs d'autoconsommer l’électricité renouvelable, en se répartissant la production en aval d’un même poste de distribution publique public de transformation d’électricité de moyenne en basse tension. À l’été 2018, l’autoconsommation collective a été élargie "dans un périmètre fixé par arrêté".
kWc et kWh
Le kilowatt crête (KWc) désigne la puissance d'une installation photovoltaïque dans les conditions standard, tandis que le kilowattheure (kWh) mesure la quantité d’électricité réelle produite par les panneaux solaires.
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