"En cette période de crise économique, on a un rôle citoyen à avoir et on est d'autant plus utile que les banques sont fragilisées." C'est ainsi que Bernard Brunhes, président de France Initiative voit l'intervention de son réseau, dédié à la création et à la reprise d'entreprises. En 2008, France Initiative a permis de financer 13.600 créations ou reprises d'entreprises, avec quelque 13.200 prêts d'honneur accordés, des prêts à la personne, sans intérêt ni garantie personnelle exigée, pour un montant global de 104 millions d'euros de prêts engagés, soit 7.850 euros par personne en moyenne. "Mais auparavant on augmentait plus vite en termes de nombre de prêts d'honneur, a signalé Bernard Brunhes lors de la présentation du bilan 2008 de France Initiative le 5 mai 2009, il y a eu un tassement des demandes à l'automne, au moment où la crise a explosé dans l'esprit des gens ; maintenant l'activité reprend." Et bonne nouvelle, les entreprises créées ou reprises avec l'aide de France Initiative perdurent. "87% des entreprises aidées fêtent leur troisième anniversaire", a fièrement annoncé le président du réseau. Elles créent aussi davantage d'emplois que les autres entreprises : 31.300 emplois générés ou maintenus en 2008 dès la création ou la reprise, "près de 50.000 au bout de trois ans" en extrapolant. Des entreprises qui se développent principalement dans trois secteurs d'activité : le commerce (28%), les services aux particuliers (22%) et la construction (18%), et des projets qui émergent dans le développement durable (500 entreprises créées dans ce domaine) et les innovations technologiques (112 entreprises technologiquement innovantes aidées).
Acteur de l'économie locale
Côté financement, les collectivités territoriales sont les principaux financeurs des fonds de prêts et du budget d'accompagnement des créateurs d'entreprises. A elles seules, elles fournissent la moitié du budget en ce qui concerne les fonds de prêts : 23% de la part des conseils régionaux, 15,3% de la part des conseils généraux et 12,4% pour les communes et EPCI. "Cela traduit notre situation d'acteur de l'économie locale, a expliqué Bernard Bruhnes, nous sommes en effet très axés sur le développement territorial, nous cherchons à être le moteur du dynamisme économique local". Intérêt de ce positionnement : "Face aux drames sociaux actuels, on fait émerger sur un territoire de l'emploi non délocalisable, les pouvoirs publics se tournent vers nous pour ça", a assuré François Gaumet, directeur de Périgord Initiative et d'Aquitaine Initiative. Le réseau a en effet été interpellé par le gouvernement pour intervenir sur plusieurs dossiers liés à la crise, dont la mise en place du dispositif Nacre, destiné aux chômeurs créateurs d'entreprises, qui remplace Eden et les chéquiers conseil, la revitalisation des territoires, le tiers de confiance de la médiation du crédit ou encore le plan CO-RAIL pour l'outre-mer, dont une des mesures concerne les prêts d'honneur aux entreprises ayant des difficultés suite à la crise sociale survenue aux Antilles. Au-delà de ces nouvelles missions, le réseau souhaite réfléchir à l'implication des grandes entreprises dans le domaine. Une implication jugée encore "insuffisante" par le président de France initiative, qui compte aussi tout mettre en œuvre pour "se préparer à la sortie de crise" : "Tout ce qu'on peut faire en matière de croissance locale, ou endogène, est bon à prendre et il faut le faire en ce moment ; la création d'entreprises qui s'appuient sur les acteurs locaux peut être intéressante, nous sommes un des acteurs qui peut la favoriser."
Emilie Zapalski
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